Au revoir Presidente....!

Paolo Mantovani, l'homme aux grandes valeurs

Ce mardi 14 octobre est une journée bien particulière pour tous les supporters de la Sampdoria, mais aussi pour tous les amoureux du football qui, à l'unanimité, ont toujours reconnu la grandeur de l'homme: voilà maintenant 15 ans que Paolo Mantovani, l'ancien président mythique de la Sampdoria, est décédé.

Paolo Mantovani, qui avait guidé la Sampdoria à ses plus grands succès, était aussi connu pour ses grandes qualités morales, véhiculant un état d'esprit malheureusement disparu aujourd'hui dans le monde du sport. Des valeurs morales et une très grande disponibilité qui ont permis à la Samp de conserver ses meilleurs stars pendant de longues années.

En l'espace de 14 ans, Paolo Mantovani a su transformer une Sampdoria quasi anonyme en une des équipes les plus redoutées d'Europe. Dés l'obtention du premier sacre en 1989 avec la Coupe d'Italie, la Samp a ensuite enchaîné les succès terminant finaliste de la Coupe des Coupes la saison successive, puis la remportant l'année suivante. La Samp remporta aussi le titre de champion d'Italie, termina finaliste de la Coupe d'Italie la même saison, puis fut vice championne d'Europe en 1992, défaite en finale de Champions League contre le FC Barcelone après prolongations. Le dernier sacre de l'ère Paolo Mantovani fut la Supercoupe d'Italie.

Des longues années culminées de grands résultats qui ont permis aux supporters blucerchiati de rêver et de voir évoluer dans leur équipe de très grandes stars. La grande victoire de Paolo Mantovani fut certainement d'avoir réussi à inculquer à la Sampdoria et ses supporters un état d'esprit aux hautes valeurs morales qui continue de distinguer le club des autres équipes.

Grazie Paolo.

A la mémoire du Président

Hier, neuf avril, cela aurait été le quatre-vingtième anniversaire du grand Président blucerchiato, Paolo Mantovani. Beaucoup de personnes ont rappelé cette date hier et c’est avec plaisir que nous vous proposons ici la traduction de l’article écrit par Federico Berlingheri sur le site officiel de l’Unione Calcio Sampdoria.

« Aujourd’hui, Paolo Mantovani aurait fêté ses quatre-vingt ans.

Si le destin ne lui avait pas tourné le dos, Paolo Mantovani aurait été au « Ferraris » dimanche soir. Il se serait assis dans la tribune d’honneur, trépignant pour son équipe de cœur, avec son chapeau sur la tête. Si le destin ne l’avait pas emporté un triste matin d’octobre, Paolo Mantovani aurait fêté ses quatre-vingt ans aujourd’hui. Les enfants, les jeunes d’une quinzaine d’années qui exultent aujourd’hui pour un but de Pazzini, une passe décisive de Cassano ou un tacle de Palombo, n’étaient pas nés lorsqu’il s’en est allé. Et c’est à eux qu’il faudrait raconter qui était Paolo Mantovani.
Parce qu’il y a eu un président qui en quatorze ans, trois mois et onze jours a réussi à rendre grande la Sampdoria. Il l’acheta durant l’été 1979, en Serie B et la conduisit sur le toit de l’Europe à Wembley. Il l’amena au Scudetto, à la conquête d’une Coupe des Coupes, d’un SuperCoupe d’Italie, de trois Coupes d’Italie ainsi qu’une quatrième qu’il partagea avec ses enfants Enrico – son successeur -, Francesca, Filippo et Ludovica.
Il y a eu un président qui a eu de nombreux footballeurs. Ils étaient les meilleurs jeunes du foot italien –Luca Pellegrini, Pietro Vierchowod, Roberto Mancini, Fausto Pari, Fausto Salsano, Moreno Mannini, Gianluca Vialli, Gianluca Pagliuca, Attilio Lombardo-, tous membres d’une mosaïque merveilleuse qu’il fut, également grâce à la sagesse de son bras droit Paolo Borea et du Maestro Vujadin Boskov, capable de mettre en place année après année pour en faire un groupe formidable.

Il y a eu un président compléta ce très fort noyau dur italien par des champions étrangers du calibre de Liam Brady, Trevor Francis, Graeme Souness, Toninho Cerezo, Hans-Peter Briegel, Srecko Katanec, Vladimir Jugovic, David Platt, Ruud Gullit. C’était la Sampdoria la plus forte de tous les temps et son président lui offrit une aura jeune, de vainqueurs, un modèle de fait-play reconnu dans le monde entier.

Il y a eu un président qui lorsque la Sampdoria jouait à l’extérieur en Europe voulait que le drapeau du pays hôte soit hissé, un président qui signait des contrats sur les plâtres d’une jambe cassée, dans la paume des mains, sur des menus de restaurant, un président qui savait dire non aux avances des « strisciate ».

Il y a eu un président que ne s’est jamais permis de blesser ou provoquer l’autre équipe de la ville. « Nos ennemis ne sont pas à Genova » aimait-il répéter. Et à sa mort, tout Genova su lui rendre un adieu touchant avec plus de quarante mille personnes en larmes sur les notes de « What a friend we have in Jesus ».

Il y a eu un président aimé et respecté de tous. Des sentiments qui fonctionnaient dans les deux sens mais avec exigence, parfois avec sévérité. Des tifosi blucerchiati « le plus grand patrimoine de la Sampdoria », il demandait éducation et sportivité.

Il y a eu un président qui n’a jamais cessé de penser au plus jeunes, en leur enseignant comment vivre le sport de manière sereine, en les passionnant pour le foot à travers des valeurs authentiques, le Tournoi Ravano et la politique des prix contenus. « A une époque, c’était les pères qui amenaient leur enfants à voir la Sampdoria. Aujourd’hui, ce sont les fils qui emmènent mère et père à voir les maillots blucerchiati » avait-il l’habitude de répéter de façon heureuse à la sortie de Marassi. Celle-ci fut également l’une de ses grandes victoires.

Il y eu un président qui le 9 avril 2010 aurait fêté ses quatre-vingt ans. Pour ceux qui le n’auraient pas connu ou ne s’en rappellent plus, il s’appelait Paolo Mantovani ».

Federico Berlingheri